21 nov. 2008

Je suis punk

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Nous sommes deux et trois tous les matins devant le miroir. Il est essentiel ce miroir comme notre troisième branche, celle qui lie et pardonne. Je t’écris
Mon médecin me dit que les particules père et les particules mère intoxiquent mon sang. Alors, je te prends comme médicament et je veux ta disparition.
Des clous sous la peau pour nous rassembler.
Je n’aime pas ta salive dans la bouche des autres c’est ça l’occident soigner la blessure et mettre la vie sous la cloche heures d’été heures d’hiver. On interdit les aérations et les odeurs des arrière-saisons.

Deux- toujours deux, on se tait tous les matins.
C’était comment hier dans l’escalier sans lumière, qui t’embrassais ?
Tu as les yeux immenses, les larmes immenses, les mots qui piquent, les mots sales pour nous.
Tu m’écris devant le miroir chaque matin combien est pure cette fenêtre où tu calligraphies mon nom. Embrasse-moi de Paris à Reykjavík, bouffe mes cendres derrière le rideau – chaudes et absent
Plie-moi.
Des chaussures italiennes une taille en dessous, mes lèvres rouge décomposé, décompose mon enseigne.
J’aime ta douceur.


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Mon pas dans l'aller dans le tu
Te voilà
Et je ne sais plus dire, peut-être est-ce là que je commence à écrire ces tonnes de chair, mes couvertures, mes inventions et mes sourires. Non, le tien, lui qui accroche dans le miroir.
Tu as effacé l'autre main, celle qui te couvrait la bouche.
Tu mâches ta sueur entre tes dents, tu manques toujours. Ton médecin te dit que la dent absente marque le non-passage à l'acte et tu te demandes pourquoi il l'a fait lui avec sa main, avec sa bouche, les dents posées sur la table de nuit.

Il y a ces ventres gonflés par l'horreur du vide non traversés des fleuves des doigts sans fin et toi tu découpes un steack ou un pavé et tu te dis que tu ne veux pas de la nuit.
Parfois lorsque je m'assois sur le banc devant la grande salle blanche, tu fais danser mes jambes ; je regarde les murs glissants d'eau comme dans ce rêve jour après jour comme revenir dans l'avant et effacer pour te faire taire. C'est mon théâtre, je suis devant ou peut-être au jardin, tu es ma création – forte et sévère et moi.


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Je ne sais pas. Il y a des arcs de pierres qui s'enfoncent comme ça comme un arbre avec des gens dessous, des terres piétinées sous une lumière oblique.
Sous
Toi ma couverture quand je ne crie plus. Ailleurs
Ailleurs, l'écho est un mensonge la douleur dans les yeux. Tu n'es jamais là tout ce temps où il rechausse ses dents dans mes pieds si serrés quand il m'incarne pliée dans le ventre.
Je cherche un mot contre l'oubli, tu découperais bien la mémoire avec un long sanelli flexible nous deux face au miroir léchant en lambeaux
En lambeaux quand nos bordures se lient confondues comme sales
L'amer


Je ne sais plus qui de toi ou de moi ou du miroir entend et avec quelle force et avec quelle odeur restitue vrai ce qui se cache. Mon médecin me dit que déverser le présent dans cet ici c'est comme piquer le nerf du pied et le laisser remonter jusqu'à la tête, la fendre, la doubler dans le charnier
Le charnier
c'est quelque chose d'intime.



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Plus loin que l'immédiat dans tes yeux fixes sombre le pardon, pas de camps, un camp – un seul silence appuyé sur la hanche de l'homme machiniste quand tu vomis son soleil.
Quelle reconnaissance pour qui ne veut être nommé ?
C'est là que tu es apparue ma singulière sans peau, ma chère niée
Langue doublée
Effarée
Sans rebord
Unie à un soi autre pendant, l'ici présent ouvert dans tes yeux fixes. Avec le but
L'amour mal-dit d'un mal-apprit quelque chose d'une plaie choyée retournée à soi à la béance d'une certitude
Sans le tort
Sans témoins
Il y a des rires et des cris, il y a des rires et des cris
Des rires
Et des cris
Des rires
Et des cris
Il y a des rires et des cris
Des rires
Et des cris
Toi à la fenêtre avec de la terre sur le corps avec un refleurir loin, loin d'ailleurs de ses pluriels du miroir du tendre la main
De la mère la main disparue comme une chape métallique te transperce quand la chape métallique te transperce, passe ici je suis absente d'un moi.
Il faut que ça passe d'un corps à l'autre et que ça remise l'en-dedans dans l'en-dehors, dans une autre que moi
A la fenêtre
couverte de terre
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Contre un mur
Ca s'écoule les cheveux sur les yeux dans la bouche dans les dents la langue épaisse
Collée sur
Les fissures, une cabane en genêts, un spectacle en tutu quand tu n'étais pas là.
Qui fait mal ?
qui fait mal quelque chose prit quand je crie l'eau le sang les racines dessus, dessus le mur
contre la maison la mère absente aux heures basses aux heures pleines à laver sans regard
A laver en dedans, dans la fissure, dans l'écoulement, boire au sang les racines dessus la maison mère absente
Sans les mains
Dans la poussière qui tombe, dans la pierre qui se brise, déjà prise, jamais rendue dans les mots immenses en dedans dans la
nuit
Sans regard
Derrière les portes sans clefs contre un mur
Une ruine
Ce qui reste en mémoire impossible et s'écrit dans le blanc dans l'oiseau dans la gorge
Dans le dans de l'ici d'hier plusieurs fois pliéDans le pli de la chair écoulée, éventrée
Dans la fleur qui offre son sang
Dans le mur jaillissant dans sa fissure dans ce doigt que tu poses toujours sur les lèvres sur la fissure
Dans l'ourlet
Dans sur quelque chose d'impossible
Quelque chose prit de la ruine
Confondue
Fer qui s'écoule
Contre un mur
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Sur un pont , un mur-pont
A effacer toutes les traces dans le corps
Dans le rouge
Et toi tu viens tu dis enlève cette carnelle, elle n’est pas de toi
Pourtant il reste quand on nous prend
Une violence un regard dans l’oblique
Vertical jusqu’au nœud
Le nœud ne se dit pas
Et tu tais
Tais-toi
Le nœud ne se dit pas
Se délie
Peut-être




Avec mes mots
Mots
Les miens
Tu entends les mots
Les miens
Restent en moi
Je jouis en pleurant
parfois

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17 nov. 2008

Rubik’s Cube Zero








Il faudrait se dire qu’il n’y a pas de mur -- pas de blanc qui ne s’échappe
De toi à moi
Il faudrait

Derrière la fenêtre s’ouvrir davantage déposer les griffes dans le monde et qu’il s’évanouisse lourd du corps des arbres comme nos branches
Dans un baiser répéter le tracé du fleuve et rire de ses débordements

Il faudrait donner de l’âme aux deux tombes et nos phares sous la pierre pour nous croire tranquilles
Ceindre nos yeux de rubans -- contourer nos abîmes
Il faudrait dormir immobiles pour teinter le temps de nos deux langues
Nos peaux en par-dessus des distances
Lisses de nos mains.
















6 nov. 2008

Nina, pour toi

A Emmanuel Rastouil

Comme si ta longue chevelure me traversait, Nina! Dans les veines
Nina dans les nerfs
Nina ! Trame nerveuse embrasse l'indicible
deux mains se manquent
se perd, Nina
décentrée
Je suis un mot
l'enclos accueillant d'un souffle solaire
Nina ne m'approche pas
Approche-toi
A travers Nina
En-dedans Nina
Déplace-toi des chairs
Nina ! Ma vertu autre pure dressée sur l'autel - de Nina
Haute
Nina agrippée
ouverte
Nina échappée de moi - rêves tus
Nina vraie.

--

Une lecture d'après NINA, Lettres et Chansons de Emmanuel Rastouil chez Géhess Editions

http://www.gehess.fr/editionsnb.html
http://chansonnier.over-blog.com/
http://www.myspace.com/emmanuelrastouil

4 nov. 2008

S'il

une courbe encore
l'instant nous contiendra

Prend date dans l’œil

3 nov. 2008

l'épuisement après

1-
Je pleure
Encore je pleure
J’écris.

2-
Je ne sais pas parler
C’est une maladie
J’écris.

3-
Tu me manques
Je ne te connais pas
J’écris

4-
Même seule
Je suis deux
J’écris

5-
J’ai peur
Je collectionne les clés
J’écris

6-
Je ne crois pas au hasard
Je signe
J’écris

7-
Je m’accomplis
Dans un sourire
J’écris

2 nov. 2008

Dénoue
la surprise de te trouver là
quelques cloches un mauvais son
je ne caresse pas tes cheveux - je laisse intactes tes marées
j'embrasse tes paupières orange ne doute pas
la lumière passe de ta bouche
à la cathédrale
les fleurs elles, viennent après
d'après nous
pas l'inverse
je ne défais pas le noeud au bas de ton dos - j'embrasse tes paupières
intacts - ne doute pas

1 nov. 2008

Vide

Et s'adosser
tissé sur blanc sur le mur en face de l'étendue revenue vers soi
vide
peu de place une longue distance comme une chevelure comme un long manque
l'étendue du regard dans la chambre dans le nombril
plié
traversé
d'un autre monde pesant d'un cil

larme bat
mais vers où
étincelles nuit une nouvelle fois
vers le corps vers l'étendue de ta main

Le point de vue de Harey


Harey regarde Le retour de la chasse de Brueghel Harey fabrique un souvenir
C'est une trans figuration
Harey et le vide livrée intacte des mondes des portes de la disparition qu'elle absorbe
Harey revient Harey est vraie Harey respire Harey transperce
sans clé
un manque de lumière
avec son sang
alors
Harey regarde le retour de la chasse de Brueghel comme la conscience d'Harey
ce qui se regarde regarde soi d'abord
viens par là
dedans-moi

Dans

J’ai nourri mille feux jusque l’épuisement. Cela revient comme sur le quai d’une gare – Grandes Lignes - J’ai déjà écrit cela.
Les petites boîtes ont éclaté de tant d’air rentré à l’intérieur –
C’est ce mot là qui devait venir – t’en souviens-tu ? intérieur – dans -
Quand on finit d’appartenir, de garder pour soi, quand , quand. Et quelle mesure ?

J’ai soufflé les limites de ta disparition.

Comment rendre ?
Quand la peau a vieilli un peu plus - Quand ? Et dans quelle mesure ?Dans.

C’est ce mot là qui devait venir – t’en souviens-tu ?
Le mot, le même
Et toi qui a éclaté de tant d’air rentré à l’intérieur - dans -
autour de nous

Nous s'espace lentement

A Claude Mouchard

Nous vivons au grand jour
au grand jour non- confiants des nuits,
sous lampadaires sans rosée qui ne se pose
Nuit écrasée d'un seul souffle !
A la lueur plus rien ne se devine
tout s’écrase sans caresse
sans caresse – nous ravalé d’un Je – tu et moi –
L’autre montré par trop de lumière
nuit ce Nous écrase Je
qui seulement se peut voir
Noé, Nous noués à la tétée.
Ronds roulons sur les périphériques
L’autre à quai, qu’il y reste
Loin – loin de nos yeux – mille et
Rien
Renvoyés !
Des mots,
coupés, avalés, répétés en Prières
répétés en prières
prière de se taire !
Des mots que Nous écrase
écrase un JE qui se tend
sans mains dans les débris, bois, tôles, nos chairs
Prière de bien faire le tri.

De l'épuisement des choix

[J'ai retrouvé dans notre cabane en bois un peu de la soie de nos transformations]

Plus tard - nous avons grandi cet espace
de la distance de nos mains -plus grande que nos errances, nos déchirures
entourées, poussées hors-de-soi -

Nous nous sommes manqués.

Lors - quand nous levons les yeux à hauteur des genêts -
nous mesurons l'illusion, racines à ras-de-terre -
A l'intervalle - nous croyons -images sans lèvres où s'aère
une prophétie à l'abandon

L'oeil simplement revenu à soi.

Dolmen

[Que je sois dans cette plaine ceinte de pierres, que ces pierres soient là ne revêt aucun mystère.]

Ces pierres me regardent
Elles me regardent moi
Un emprunt de regard
Je ne regarde pas la mer
Non, pas la mer !
Je regarde les pierres
Ces pierres me ramènent à la plaine
Nous – les pierres et moi – sommes pleines
Reconnaissantes
Dressées
Couchées
Confondues
Enfin.

Le Corps du Christ

La maille rompue sourde l’oubli
Il y a que la chair se fend en dévoisement
.......................................chair
........sourde
........................maille
.....................................................DEVOISEMENT
..............................................Silence
.................rompue
L’oubli
Pourtant
La quinte du loup règle le milieu
Et si l’aria s’apaiseA la fin
Rien ne fut jamais entamé